Maxime LAISNEY (13)

La niche parlementaire LFI fut un moment important de cette rentrée politique. Pour la première fois depuis l’élection de juin dernier, le groupe LFI-NUPES avait la maîtrise de l’ordre du jour de l’Assemblée pour une journée. Ces niches permettent aux groupes d’opposition, une fois par an, de mettre à l’ordre du jour leurs propositions de lois afin qu’elles soient débattues par les députés. Nous en avions choisi 14.

Malheureusement, le gouvernement et les groupes de droite ont fait le choix de l’obstruction parlementaire pour empêcher d’aller jusqu’au vote sur ces textes. Cette attitude rompt la pratique qui était instaurée auparavant permettant le respect de l’ordre du jour défini par le groupe parlementaire.

Ainsi, nous avons dû retirer de l’ordre du jour notre proposition de commission d’enquête sur les Uber files pour mettre à jour les liens entre Macron et l’entreprise Uber et celle visant l’augmentation du SMIC à 1600€. Trop d’amendements déposés condamnaient toute possibilité d’aller au vote.

Il en va de même pour notre proposition d’abolition de la corrida portée par notre collègue Aymeric Caron, tellement amendée que les débats auraient pris plus de 30H juste pour cette proposition de loi.

C’est également ce qui est arrivé à notre proposition de loi de réintégration des soignants non-vaccinés, sujet particulièrement important, notamment dans les territoires outre-mer, où la situation des hôpitaux est plus que préoccupante. Pour cette proposition de loi, c’est le gouvernement lui-même qui a empêché le débat en multipliant les amendements pour faire obstruction, fait inédit !

Nous avons alors fait le choix, pour toutes ces propositions de lois de les redéposer dans le cadre de propositions transpartisanes. Elles pourront alors, si le bureau de l’Assemblée nationale le décide, être mises à l’ordre du jour des semaines de l’Assemblée… (où ce n’est pas le gouvernement qui fixe l’ordre du jour mais bien les députés).

Par ailleurs, et alors que nous avons le droit de choisir une fois par an un thème de commission d’enquête, nous utiliserons notre droit de tirage pour la constitution d’une commission d’enquête sur Uber files. Enfin, et concernant l’augmentation du SMIC, nous n’avons de cesse de le défendre dès que nous le pouvons y compris sous forme d’amendement, conjointement avec notre proposition de blocage des prix de produits de première nécessité, car ce sont des mesures d’urgence pour nos concitoyens.

Malgré tout, nous avons marqué une avancée signification dans cette journée pour le progrès social et l’avancée du droit des femmes : nous avons réussi à faire voter l’inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la constitution. Alors que les droits des femmes sont menacés en Pologne, en Hongrie, ou aux Etats-Unis, il nous semblait opportun de rappeler notre attachement profond au droit de pouvoir disposer de son propre corps. Il s’agit bien là d’une question de souveraineté : nous nous appartenons pleinement. Et nous continuerons à mener cette lutte et à rester extrêmement vigilants sur la question, car comme le disait Simone de Beauvoir :

« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant »

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